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Crise du Covid-19 : la jeunesse française est inquiète mais reste optimiste pour son avenir, selon un sondage

Pour les 18-24 ans, la crise sanitaire est synonyme de privations, notamment alimentaires, et de projets personnels et professionnels compromis. Ils sont pourtant une grande majorité à vouloir changer le monde et agir pour l'environnement, d'après une étude de l'institut Elabe.

Article rédigé par franceinfo
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L'amphithéâtre de la fac de médecine de l'université de Nantes. (MAXPPP)

La jeunesse française vit la crise du Covid-19 avec inquiétude mais refuse le fatalisme. Sous pression, les 18-24 ans restent malgré tout optimistes pour leur avenir. C'est ce qui ressort d'un sondage* effectué sur les 18-24 ans par l'institut Elabe pour le Cercle des économistes, publié mercredi 9 décembre. Une enquête réalisée dans le cadre de la journée de débat "Comment éviter une génération sacrifiée ?" organisée le 10 décembre par le Cercle des économistes, en partenariat avec Radio France à suivre en direct à partir de 9h30 sur franceinfo.fr.

Le confinement, une période d'angoisse et d'isolement

Inquiétude et lassitude sont les deux sentiments qui caractérisent principalement le quotidien des jeunes. Ils sont 29% à se dire inquiets et près d'un quart (23%) à se sentir las. Mais deux jeunes sur dix soulignent malgré tout leur optimisme (21%) et leur bonheur (30% se disent heureux). Ils ne sont que 10% à faire part de leur pessimisme, et 8% à se dire en colère. 

Les périodes de confinement sont vécues par les jeunes comme des épreuves. Pour près de six personnes interrogées sur dix, il s’agit d’une période de grande angoisse, et d'un moment d’isolement. Pour les trois quarts (74%), la crise sanitaire a renforcé les fractures dans notre pays. Si plus de la moitié (52%) ont eu le sentiment de perdre leur temps, près de six jeunes sur dix (68%) ressentent la période comme un moment d'isolement. 

Un jeune sur deux a réduit ses dépenses alimentaires

L'état d'esprit des 18-24 ans est aussi marqué par un quotidien sous pression. Leurs difficultés financières restent un élément prégnant. Plus de quatre jeunes sur dix (42%) vivent dans un foyer en étant contraints de se restreindre, de puiser dans leurs réserves, ou de se faire prêter de l’argent pour boucler les fins de mois. Un tiers d'entre eux (29%) recherche systématiquement les prix les plus bas pour les courses alimentaires. Quatre sur dix le font pour les autres dépenses, habillement (41%), loisirs (37%) ou équipement de la maison (42%). Un quart des jeunes avouent rencontrer des difficultés pour régler les factures d'électricité ou de gaz ((26%), de communication (26%) ou pour payer le loyer (25%)). Un tiers des personnes interrogées (36%) a renoncé ou retardé des soins de santé pour des raisons financières.

Mais c’est sur l’alimentaire que la privation est la plus forte : un jeune sur deux (48%) confie avoir réduit ses dépenses alimentaires ou dû sauter un repas au cours des six derniers mois. Si près de six parents sur dix (58%) ont pu aider financièrement leurs enfants dans les derniers mois, ils sont aussi touchés par la crise. Un sur dix déclare ne plus avoir les moyens de le faire aujourd'hui.

Emploi et santé, priorités de la jeunesse

Selon ce sondage, l'épidémie a entravé les projets de la jeunesse française. Six jeunes sur dix ont dû modifier (dont 48% retardé) leurs projets personnels. Quatre sur dix ont fait de même pour leurs projets professionnels. Ils ont notamment dû faire une croix sur certains rites initiatiques de la jeunesse, voyages, rencontres, mariage, ou engagement associatif.

Sur le plan professionnel, trois quarts des jeunes (76%) qui projetaient de chercher du travail, un contrat d’alternance ou un stage déclarent n’avoir pas réussi, et huit sur dix parmi ceux qui prévoyaient de terminer leurs études n’ont pu le faire. La crise fait de l’emploi et de la santé les préoccupations centrales de la jeunesse. L'emploi est la première préoccupation pour 48% des personnes interrogées, devant la santé, citée par 41% des sondés. Ces deux thématiques se détachent nettement de tous les autres thèmes y compris des questions environnementales qui arrivent en troisième position : 24% des jeunes en font une priorité. 

Ils veulent changer le monde et agir pour l'environnement

Malgré cette morosité, les jeunes de 18 à 24 ans n'en gardent pas moins un certain optimisme. Ils sont plus nombreux (75%) à miser sur l’énergie de la jeunesse pour rebondir, qu’à constater qu’ils font partie d’une génération sacrifiée (63%). De même, une large majorité (65%) estime que c’est une période difficile mais que l’on va s’en sortir. Aujourd'hui, les jeunes affichent un optimisme prudent. 55% des personnes interrogées sont optimistes sur leur avenir professionnel, 58% le sont pour leur avenir personnel. 

Pour faire face à l'après Covid et surmonter leurs difficultés, les jeunes comptent d’abord sur eux-mêmes, à 52%, et sur leur famille comme leur entourage (50%). La crise a fait émerger chez eux de nouvelles priorités, la santé et la famille comptent nettement plus qu’avant pour six jeunes sur dix. Au final, les deux tiers des 18-24 ans (65%) évaluent leur moral comme étant plutôt bon. Et malgré les difficultés, ils se sentent en capacité de changer le monde et d’agir pour l’environnement. Près de huit jeunes sur dix (78%) affirment qu'ils ont de l'énergie pour changer le monde, et sept sur dix (70%) assurent qu'avec eux, rien ne sera plus pareil pour l'environnement. 

*Ce sondage Elabe pour le Cercle des économistes a été réalisé par Internet du 23 novembre au 4 décembre auprès d'un échantillon de 800 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans à 24 ans et sur un échantillon de 1001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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